Autodidacte

Les clés et les astuces pour apprendre le français

Mes Critiques

On t’enverra du monde (S.-A #034)

Оставьте комментарий

« Sur l’écran noir de mes nuits blanches,
Moi je me fais du cinéma… »
Claude Nougaro

Aujourd’hui je vous propose une sorte de séance cinématographique où s’imbriquent des évidences et des invraisemblances de ce meilleur des mondes.

Ce grand film aurait dû s’appeler «Chercher une aiguille dans une botte de foin», avec la croquignolesque Berthe Bérurier qui interprète le rôle d’aiguille. Hélas, le réalisateur de ce chef d’œuvre, San-Antonio, a transformé le scenario en un livre, actuellement connu comme «On t’enverra du monde».

C’est du cinéma, du ciné entre les lignes, quoi!San-Antonio — On t'enverra du monde (1959)

♦ Auteur : Frédéric Dard (sous pseudonyme de San-Antonio)
♦ Titre : On t’enverra du monde
♦ Série et situation dans la série: San-Antonio #034
♦ Éditeur / publication: Éditions Fleuve Noir / 2e trimestre 1959
♦ Date / lieux principaux de l’action : Automne 1958 / Paris et ses alentours.
♦ Personnages principaux : San-Antonio, Félicie, Alexandre-Benoît Bérurier, Berthe Bérurier, Pinaud, Mrs Unthell, Mrs Tinguett, Fred Loveme, Mme Loveme, la môme Estella, Albert Larronde.

La quatrième de couverture :
Guillemet — Eh bien ! Eh bien, Béru, t’as des vapeurs ?
— M’en parle pas, balbutie-t-il, je suis un mec terminé !
— On en reparlera quand tu seras dans ton costar en planches, dis-moi un peu ce qui ne carbure pas ?
— Ma femme a disparu, lâche le Gros.
Et de ponctuer cette révélation par un bannissement qui fêlerait une plaque de blindage.

L’AVIS D’AUTODIDACTE

Un vrai scoop de ce livre, cette disparition de Berthe Bérurier! Oui, les cétacés sont aussi capables de disparaître sans laisser de traces. Son cher et tendre Alexandre-Benoît, ainsi que son amant Alfred, n’y voient que du bleu! Ils se font du mouron, ils ont même enterré la hache de guerre et de jalousie. Enfin, ils ont recouru à l’ultime remède contre le désespoir et l’inquiétude — un coup de pouce de la part de San-Antonio.

Le commissaire est incrédule et croit plutôt à l’escapade de la part de Berthe qu’à un kidnapping. On dirait qu’il a raison parce que B.B. (alias Berthe Bérurier) est revenue à son domicile conjugal quelque jours après. Pourtant, il y a un «mais»: Béru’s wife et l’amie préférée d’Alfred prétend être séquestrée par les hommes inconnus. Aucune demande de rançon, aucune torture. On lui «apportait à manger, à boire, à lire…» Enfin l’un des kidnappeurs a reconnu la maldonne et les ravisseurs ont fait revenir Berthe à Paris…

La plupart de romanciers y auraient mis un point final pour l’échanger contre un Goncourt, mais San-A n’est pas comme ça. D’autant plus, que le lendemain de ce retour miraculeux il lit dans le journal qu’on a kidnappé une femme d’un businessman américain à Orly. Et elle a une frappante ressemblance avec notre Berthe…

Et commence le cinéma, le vrai. Avec des stars et des starlettes, des cameras, des fards, des plateaux de tournage, des costumes et tout le capharnaüm…

Eh bien, faut que je spoilerasse: oui, Berthe va s’évaporer de nouveau!

* * *

Un bon petit san-antonio, plein d’humour, de rythme effréné, de langue colorée et inventive, de métaphores et de scènes kamasutresques. Je ne sais pas pourquoi, mais pour moi ce livre s’associe avec la chanson de Claude Nougaro «Le Cinéma»… Peut-être, «On t’enverra du monde» prend des inflexions de jazz, de ciné, d’une bambouchade…

Quelques remarque sur ce 34e volume de San-Antonio:

Primo, ce livre est la bénéfice de Berthe Bérurier. Dans les romans précédents de la série elle a joué le rôle de second couteau, mais ici elle se tire la couverture, en tant qu’un élément important de l’intrigue. Le proverbe affirme que «mari et femme sont une seule âme». Et ils ont une seule, une unique passion pour l’imparfait du subjonctif:

Guillemet «— C’est tout. Maintenant, messieurs de la police, je crois qu’il serait bon que vous intervenassiez!»

Dexio: Malgré le rôle restreint de Pinaud, le trio San-Antonio — Bérurier — Pinaud continue à se densifier.

Tertio: Aucun renvoi en bas de page. C’est élément stylistique est complétement disparu après «En long, en large et en travers» (S.A. No 31). Mais on l’attend dans les volumes à venir.

En résume: Une lecture plutôt agréable, mais un peu niaise. Pour plaidoyer l’auteur je voudrais dire, qu’en lisant la série dans l’ordre chronologique, je vois ce travail énorme et peaufiné de Frédéric Dard qui file à tout berzingue vers ses meilleurs polars sur la vie et l’œuvre du commissaire San-Antonio et Cie.

3.5/5

ANNEXES

1/ À RETENIR (liste partiel) :

avoir [le] droit de cité, loc. fig. — быть вхожим куда-либо; иметь право заниматься каким-либо делом;
ce n’est pas un [le] mauvais cheval, exp.разг. это славный малый, нормальный мужик, неплохой парень;
effeuilleuse, n.f.разг. стриптизерша;
être la coqueluche de qn, loc.fig. — быть чьим-либо любимчиком;
faire du foinразг. поднимать шум, бузить, шуметь, скандалить;
faire la navette, loc.fig. — сновать, ходить, двигаться взад и вперед; ездить туда и обратно;
fichu, n.m. — косынка, шейный платок;
foiridon, n.m.арго гулянка;
pelure, n.f.разг. платье, одежда, прикид;
pisseur de la copie, n.m. — разг. посредственный журналист;
pistonner, v.tr. разг. протежировать, рекомендовать, помогать (se faire pistonner — обзавестись блатом, найти сильную руку);
prendre les crosses de qn разг. встать на чью-либо сторону, вступиться за кого-либо;
se déboutonner, v.pron., fig. — разоткровенничаться, открыть душу;
se décarcasser, v.pron.разг. лезть из кожи вон;
tenir la jambe à qn, loc. fig. — не давать уйти, задерживая своей болтовней;
trouble-fête, n.m.разг. человек, наводящий уныние; брюзга, зануда;

2/ À CITER :

 — Tiens, l’année dernière, pour te la situer, elle a eu une conclusion intestinale…
— Occlusion ! coupé-je.

 Elle passe sur sa moustache irisée de Van Houten une langue à côté de laquelle la peau d’un crapaud semble plus lisse que du parchemin.

 Elle me désigne d’autorité un fauteuil-crapaud. Ayant reçu mes cent soixante livres, ce dernier devient un fauteuil-limande.

 L’orchestre joue « File-moi le train », chanson ferroviaire en trois couplets et un passage à niveau de S.-N. Céèf, le célèbre compositeur russe à voie étroite.

 Notre orgueil de mâle se rebiffe. Il nous faut du revêtement signé Ballemain, de la pelure à grand spectacle. C’est pourquoi les pétasses ont tant de succès. Les bonshommes sont tellement crâneurs qu’ils préfèrent balader un vison plutôt qu’une brave petite fille relingée à la chambre comme à la ville par les Dames de France. Naturellement, les mousmés ne l’ignorent pas, conclusion elles font des pieds et des fesses pour se payer les carrosseries de luxe. En vertu (si je puis dire) de ce principe, les clandés refusent du monde. C’est plein de licenciées sur les trottoirs de la rue Tronchet ; elles préfèrent préparer leur science-peau de cette façon-là, because la marge bénéficiaire est plus importante. Elles seront jamais reçues en audience privée par la reine d’Angleterre ou par sa Sainteté vu que les audiences privées c’est elles qui les accordent.
Il suffit de leur faire passer un faf de cinq raides en guise de carte. Seulement voyez la garde-robe ! Du chouette, cousu-pogne et des bijoux en vraie joncaille ; pas du rutilant made in Murano : de l’authentique qui meurtrit la rétine !
Tout est pelure en ce bas monde ! Par les temps qui courent, il vaut mieux faire le trottoir que faire son Droit. C’est d’un meilleur rapport ; sexuellement parlant surtout.

 — Où qu’on va à c’t’allure-là ! lamente le preux Béru, celui qui confirme l’adage suivant lequel l’homme serait un roseau pensant. Béru n’a rien du roseau, vu qu’il donne plutôt dans le genre baobab géant, mais il pense beaucoup ; surtout à la boustifaille.

3/ À NOTER :

L’automne est l’une des saisons préférées de San-AntonioJ’aime l’automne, je crois vous l’avoir précisé, bien que vous vous en foutiez comme de votre première dent creuse»).
♦ La première fuite de Berthe Bérurier a eu lieu «en 34, elle avait mis les adjas avec l’oculiste d’à-côté… Ça avait duré deux jours et elle était revenue» (Béru dixit).
Première apparution du mot «cétacé» utilisé par rapport à la femme étourdie de son pote, Bérurier («On va peut-être pouvoir troquer ce petit ange contre ton cétacé»).
♦ Le premier emploi du sigle B.B. pour désigner Berthe Bérurier(«Après tout, ce serait trop locdu s’il n’y avait de place en ce monde que pour les B.B., on y croise déjà assez de grands C, d’A.B. et de M.R.P. !).

4/ SOURCES :

♦ «On t’enverra du monde» (формат fb2) в GoogleDrive. Бесплатно.  Без регистрации.
♦ «On t’enverra du monde» (формат fb2, epub, txt) в Maxima-Library. Бесплатно. Требуется регистрация.

Оставьте комментарий