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De « A » jusqu’à « Z » (S.-A #046)

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San-Antonio De « A » jusqu’à « Z » (1961)

San-Antonio De « A » jusqu’à « Z » (1961)

« De A à Z, il n’y a pas loin sur le clavier d’une machine à écrire
puisqu’elles le commencent…
Et il n’y avait pas loin entre l’énoncé du problème et sa solution. »

San-Antonio De « A » jusqu’à « Z »

Le commissaire San-Antonio est MORT!

Les funérailles de qualité, payées par la Patrie reconnaissante, sont l’hommage que mérite ce grand homme. Tout le monde fait une tête d’enterrement. «Tout le monde s’est embrassé en pleurant, tout le monde a pleuré en s’embrassant.»

Ça ne va pas être quatre mariages et un enterrement. Plutôt, une inhumation de première classe, avec une foultitude de macchabées, des tirs en rafale, et, selon les dires de Victor Hugo, «l’ensevelissement du passé, l’avènement de l’avenir».

Et, enfin, la résurrection glorieuse, ni plus, ni moins. La résurrection pour les nuls, «De A jusqu’à Z». Potassez le modus operandi.

♦ Auteur : Frédéric Dard (sous pseudonyme de San-Antonio)
♦ Titre : De « A » jusqu’à « Z »
♦ Série et situation dans la série: San-Antonio #046
♦ Éditeur / publication: Éditions Fleuve Noir / 4e trimestre 1961
♦ Date / lieux principaux de l’action : Été 1961 / Paris, Londres
♦ Personnages principaux : San-A, Félicie, sa brave femme de mère, Adèle, Hector, le Vieux, Bérurier,  Mathias;  Marion Pivois et son père, Germain Pivois (alias Pierrot-Gourmand), Bernard Bijou, Casati,

La quatrième de couverture :
Guillemet Mes funérailles étaient prévues pour dix heures, mais dès neuf heures, la maison était déjà pleine de gens. Tout le monde pleurait, ce qui me touchait beaucoup. Sur les faire-part on avait précisé « ni fleurs ni couronnes », histoire de ne pas mettre les copains dans les frais, mais, nonobstant cette recommandation, la plupart des assistants s’annonçaient avec des gerbes, des couronnes, des coussins d’œillets, des croix en roses et autres joyeux présents. Oui, il faut vraiment mourir pour mesurer le degré de sa popularité. J’en étais tout ému. Mais quand j’ai vu radiner le Gros, beau comme une pissotière repeinte, dans un complet noir, avec une chemise vraiment (et très provisoirement) blanche, soutenu par Alfred le coiffeur, mon cœur m’est remonté dans le gosier.

I.

Ce volume démarre sur les chapeaux de roues: le fils chéri de Félicie est mort!!! Mais arrêtez de pleurer (surtout les Madelaine)! Retenez vos larmes et reprenez vos esprits! Les funérailles sont bidon! Le commissaire, ce petit bonhomme, vit encore! Mais seuls le Vieux et Félicie, sa brave femme de mère, qui y sont au courant.

Qu’est-ce que c’est que ce coup de théâtre, me demanderiez-vous?

C’est que San-Antonio, dur à mourir, a déjà échappé aux quatre tentatives de meurtre. Les ennemis lui sont inconnus et même l’enquête menée par les meilleurs flics du Vieux n’a rien donné.

Après le dernier attentat, le patron propose au commissaire, mort pour l’instant seulement de curiosité, cette mystification — se faire passer pour un mort — pour gagner du temps et résoudre cette énigme.

Guillemet « — San-Antonio, m’avait-il déclaré, cette fois ne bougez pas, ne vous montrez pas: vous êtes mort! Je vais faire le nécessaire. Mais il faut que seuls votre mère et moi soyons au courant. Ayant officiellement cessé d’exister, vous aurez si je puis dire les mains libres. »

L’enterrement truqué de San-A va provoquer une réaction violente de ses mystérieux adversaires, un vrai pastaga, une incendie peu catholique à son domicile et même (attention! un spoiler!) un décès réel de l’un(e) de ses proches. Même Félicie se sent menacée et pour être assuré de sa sécurité, on la fait conduire dans un couvent…

Quelle sarabande, ce volume! D’un bout à l’autre, ou, notamment, «De A jusqu’à Z».

II.

Ce petit roman, paru au 4e trimestre de l’année 1961, est le 46e volume de la série consacrée aux aventures rocambolesques du commissaire San-Antonio et ses acolytes.

Sur le plan stylistique on constate que l’intrigue se densifie, se corse, devient de plus en plus haletante, plus imbriquée, plus évoluée. La narration est rythmée (surtout à la première partie du livre), avec un parfait tempo.

Toutes autres marques de fabrique y sont présentes: une langue colorée, des calembours, des noms marrants, des digressions lyriques, des jolies mômes, des énumérations truculentes, comme, par exemple, celle-là:

Guillemet « Il y a Béru. Il n’y a que Béru. Béru ruant, Béru en rut, Béru riant, Béru riez! Béru qui fonce, Béru qui frappe, Béru qui malaxe, qui moleste, qui écrase, qui tord, qui dévisse, qui déboîte, qui assomme, qui tuméfie, qui arrache, qui défonce, qui brise, qui calotte, qui édente, qui est Dante, qui fouaille, qui luxe, qui harakirise, qui martyrise, qui anesthésie, qui démantèle, qui ruine, qui conque, qui dame, qui gnons, qui nine, qui proquo, qui toudouble, qui tus, qui va là. »

Le Vieux, Félicie, Mathias se raréfient et ne font que de la figuration pour faciliter le jeu édifiant et performant du duo Béru — San-Antonio. Il faut dire, qu’ils jouent leur rôle avec un brio grandissant d’un volume à l’autre.

Pinaud, vu sa démission anticipée (voir «Y a bon, San-Antonio»), n’est que de passage.

Des digressions kamasutresques du commissaire sont aussi en manque — le devoir a ses exigences.

Hélas, ce polar est affligé de la même infirmité que son homologue précédent, «Y a bon, San-Antonio» — l’essoufflement et le piétinement qui rendent la deuxième partie du récit un peu ennuyante.

III.

Ipso facto, «De A jusqu’à Z» est un san-antonio avec tous ses avantages et inconvénients, une histoire qui se lit aisément, rapidement et avec une grande joie malgré tout.

 3.5/5

NOTES D’UN SALTIMBANQUE RUSSE

Mes impressions (au temps pour moi, je ne suis pas un impressionniste!), sont proches à celles sur le roman précédent, «Y a bon, San-Antonio»: une vingtaine de termes du langage familier, populaire ou argotique à retenir, et un excellent moment de lecture qui ne décevra pas les fidèles lecteurs de San-Antonio.

Une enumeration burlesque est comme une cerise sur le gâteau:

Guillemet «Toute la matucherie française se trouvait à Saint-Cloud, dans le pavillon du feu commissaire San-Antonio. On y trouvait des inspecteurs, des inspecteurs-chefs, des inspecteurs principaux, des commissaires divisionnaires, des commissaires de police, des commissaires-priseurs, des commissaires du peuple, des vice-sous-préfets, des en noir, des en couleur, des en civil et des en uniforme, des galonnés, des mégalomanes et des gars mélomanes: bref, la maison était devenue une étable où les plus nobles vaches de France s’étaient donné rendez-vous afin de porter en terre l’un de ses plus beaux fleurons. »

ANNEXES

1/ À RETENIR (liste sélective) :

à la sournoise, loc.adv. — разг. коварно, исподтишка, изобретательно;
algarade, n.f. — недружелюбная выходка, выпад (против кого-либо);
arrhes, n.f., pl. — задаток;
compulser, v.tr. — наводить справки по книгам, документам;
croqueuse de diamants, n.f., fig. — стяжательница, хищница, вампирша;
dérouiller, v.tr. — разг. размять (конечности), размяться;
exacerbé, ée, adj. — чрезмерный, крайний;
explicite, adj. — ясный, явный, недвусмысленный;
fumisterie, n.f.разг. враньё; надувательство; мистификация; розыгрыш;
récalcitrant, ante, adj. — упрямый, строптивый; норовистый; непокорный;
se roder, v.prom.разг. притираться; обкатываться;

2/ À CITER :

♦ Oui, il faut vraiment mourir pour mesurer le degré de sa popularité.

♦ Il fait un soleil à ne pas mettre une motte de beurre dehors.

♦ Nous « faisons quelque chose », comprenez-vous ? C’est cela qui compte : agir ! Se manifester, prendre des décisions !

♦ Elle finit par s’ouvrir tout de même, la petite gueuse. Les serrures, c’est comme les jeunes filles : faut pas les brusquer et y mettre le temps.

♦ — La semaine prochaine elle veut y retourner. Cette fois je pense que ça sera poilant, rien que le titre est prometteur.
— Quel est-il ?
— La « Tarte aux Truffes ». C’est de Méliès, je crois me rappeler.
— Non, rectifié-je, c’est de Molière et ça s’intitule Tartuffe !

♦ — Ces rosbifs, me dit-il, t’avoueras que c’est des gnaces contrariants. Ils envoient Jeanne d’Arc à Sainte-Hélène, ils brûlent le Poléon, ils refusent d’accepter le système métronique et ils sont pas foutus de tenir leur droite alors qu’ils ont encore la royaltée !
— Ils ont tout de même inventé la pénicilline ! objecté-je, en toute équité.
Le Gros réfléchit, légèrement désarçonné par la riposte. Puis, secouant sa tête lourde de pensées :
— J’en ai rien à fout’, assure-t-il. Moi, un pays qui produit pas de vin, je peux pas m’empêcher de le mépriser.

3/ À NOTER :

♦ Le whisky préféré du commissaire s’appelle Horse on Wells. ([…] «aussi m’octroyé-je une double rasade d’Horse on Wells, mon whisky préféré.»)

♦ La première apparition du néologisme «San-Antoniaiserie» qui met en relief l’attitude qui est propre à San-Antoinio ou à ses partisans. («Simple San-Antoniaiserie de ma part, je dis.»)

4/ SOURCES :

♦ Télécharger (формат fb2) из облака GoogleDrive. Бесплатно.  Без регистрации.
♦ Télécharger (формат fb2, epub, txt) из библиотеки Maxima-Library. Бесплатно. Требуется регистрация.

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