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San-Antonio chez les Mac (S.-A #047)

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San-Antonio «San-Antonio chez les Mac» (1961)

San-Antonio «San-Antonio chez les Mac» (1961)

« Une affaire rocambolesque mais extraordinaire. »
San-Antonio «San-Antonio chez les Mac»

Un mac, c’est un régal délicat: un petit pain à la farine, de la viande de bœuf, de la salade croquante, du fromage fondu… Et si c’est un Big Mac, on a un double délice!…

Ça vous met l’eau à la bouche, hein?

Il faut que vous écrivissiez cent fois le mot «frugalité» pour vous mettre de l’eau dans votre vin, bande de gloutons! C’est pas aujourd’hui qu’on va chez McDo.

Mais ça ne signifie pas que le festin est annulé. Notre mac n’est pas un hamburger. Notre mac s’écrit avec un «m» majuscule, Mac, vu que c’est un nom propre.

Mieux que ça: c’est un engrenage d’intrigues et de mystères made in Scotland que nos vaillants, héroïques, valeureux Béru et San-Antonio vont tirer au clair au cours de ce volume numéro 47. Chez les Mac.

♦ Auteur : Frédéric Dard (sous pseudonyme de San-Antonio)
♦ Titre : San-Antonio chez les Mac
♦ Série et situation dans la série: San-Antonio #047
♦ Éditeur / publication: Éditions Fleuve Noir / 4e trimestre 1961
♦ Date / lieux principaux de l’action : Été 1961 / France (Paris, Nice) & Écosse (Mybackside-Ischicken, Stingines Castle)
♦ Personnages principaux : San-A, le Vieux, Bérurier, Favier, le commissaire Casimir Fernaybranca; Léon Petit-Littré, l’éditeur; Helen-Daphné Mac Herrel, Cynthia, sa petite nièce, sir Philipp Concy, sir Constence Haggravente, Mac Ornish, Steve Marrow.

La quatrième de couverture :
Guillemet Connaissez-vous Stinginess Castle ?
Au fin fond des Highlands, en Écosse, ce château se dresse sur une colline dans les brumes britanniques.
Un nouveau fantôme le hante depuis quelques temps. Et un fantôme de poids ! Il a pour nom BÉRURIER !
Et si vous saviez ce que le Gros et votre valeureux San-Antonio magouillent dans ce château de cauchemar, vous en auriez la chair de poule. Un renseignement : si vous entendez un craquement dans la pièce d’à côté pendant que vous lisez ce chef-d’œuvre, ne cherchez pas, c’est le fantôme de quelque Mac !

I.

Si vous avez bien suivi mes élucubrations sur le congé, vous voilà en vacances, sur une plage, une nana sous le bras, un martini dans la main, un bronzage intégral sur le corps et l’enchantement des sens dans l’âme…

San-A est aussi en vacances, avec une gonzesse, prêt à examiner profondément une des questions primordiales de la physique quantique… Brusquement, un coup de téléphone l’arrache de ses pensées frivoles. Le devoir a ses exigences et le commissaire raccroche pour entendre la voix du Vieux à l’autre bout du fil.

Guillemet — Je vous ai appelé à tout hasard, bien que vous sachant en vacances, mon cher San-Antonio, car il vient de se produire quelque chose de très exceptionnel chez un de mes amis, M. Petit-Littré, l’éditeur bien connu. Figurez-vous qu’il donnait une soirée en son hôtel de Neuilly lorsque brusquement, les deux tiers de ses invités se sont trouvés incommodés.

San-A suit strictement le conseil chanté par Renaud: «toujours la banane, toujours debout». Il se rend sur place et découvre un vrai désastre:

Guillemet « Une vingtaine de personnes en tenue de soirée gisent sur les canapés ou sur les tapis. Elles remuent faiblement en poussant des vagissements ou des rires fluets. Elles ne paraissent pas souffrir, mais elles sont inconscientes… »

L’enquête express du commissaire révèle que les défoncés (involontaires) «ont absorbé une forte quantité de stupéfiant». Ce sont les bouteilles de whisky «Mac Herrel», une marque pas très connue, mais, «in use for over 100 years», qui en contenaient. Et en une quantité terrifiante!

L’homme qui a offert ce boisson douteux est mort. Ainsi, la seule piste chaude mène le commissaire San-Antonio et son loyal compagnon, l’inspecteur Bérurier, en Écosse, «à la distillerie de whisky puisque des bouteilles pourvues du capsulage d’origine contenaient de l’héroïne.»

II.

Ça y est, les gars! La mayonnaise a pris! Cette procédure littéraire devient de plus en plus multipliable cette année. Jugez-en par vous-même: «Du brut pour les brutes» (S.-A #039), «J’suis comme ça» (S.-A #040), «La fin des haricots» (S.-A #044). Comme vous voyez, des expériences réussies deviennent de plus en plus fréquentes.

Et les traits communs, qui font leur succès sont: a) l’intégrité du contenu; b) la vivacité du récit; c) la grande liberté de plume. Et servez tout ça chaud et assaisonné avec du talent, de la persistance et de la passion de l’auteur.

«San-Antonio chez les Mac», publié à la fin de l’année 1961, est une écriture savoureuse, burlesque, rythmée, avec un parfait tempo qui ne laisse pas de place aux temps morts.

Et n’oublions pas d’autres ingrédients propres au style san-antonien, comme une langue truculente et gouailleuse. Le livre est bourré de digressions lyriques, d’énumérations loufoques, de calembours juteux et de lieux et personnages aux blazes marrants (p.ex.: il y a un bled en Écosse qui s’appelle «Mybackside-Istchicken», un sheriff dont le nom est Mac Heusdress, ou James Mayburn, majordome du château).

Il y a aussi des renvois plaisants au bas de page, des métaphores inattendues et, bien sûr, des digressions kamasutresques, comme celle-ci:

Guillemet « Je lui fais le cerveau magique, la toupie auvergnate, le tourbillon bulgare, la trompette bouchée, le caméléon-gobeur, le lave-glace à pédale, l’appareil à cacheter les enveloppes, la moulinette rouillée, le grand huit, le grand six, le grand 9, le grand Condé, la petite souris chercheuse, la langue de belle-mère, le coup de l’étrier, la boîte à celle, la selle de course, la course à pied, le pied à terre, la flamme sacrée, le trohu-ducavu maltais, la bougie-qui-se-dévisse, la feuille de vigne à trou, le défilé de la victoire, le prépuce à l’oreille, la main de masseur, l’amant de ma sœur, la sœur de maman, le monte-charge en panne, le passe-partouze diabolique, le tiroir secret, le subjonctif à ressort, le buvard en bois le conte de Pet-Rot, le lancier du Bengale, le gondolier manchot, le pétomane aphone (in petto man à faune) et la croisière suprême. »

Félicie est de passage, Pinaud est à la retraite. Mais le duo San-A—Béru s’improvise avec brio. «San-Antonio chez les Mac» est un des rares volumes, où le commissaire San-Antonio est à l’aise en anglais. Admirez aussi Bérurier qui joue les larbins, fait le fantôme, chasse les monstres dans le lac et a même la chance d’être promu au grade d’inspecteur principal.

III.

À titre de synthèse sur ce volume. L’auteur a touché en plein dans le mille, en mêlant une verve étonnante du récit et des outrances hilarantes en pleine forme. «San-Antonio chez les Mac» se lit rapidement, tant l’histoire est passionnante. Impeccable, tout court.

 4.0/5.0

NOTES D’UN SALTIMBANQUE RUSSE

Je n’ai presque rien à ajouter à mes divagations si-dessus. La lecture est facile. En l’absence de mots nouveaux, j’ai eu pas mal d’émotions où règnent la joie et la bonne humeur. Et ça vaut le coup!

Pour conclure voici les paroles de San-Antonio qui explique pourquoi il fait souvent appel à l’inspecteur Bérurier. C’est très instructif et prononcé avec beaucoup de tendresse:

Guillemet  « — […] Voyez-vous, boss, Béru n’est pas très intelligent. C’est un rustre, un soiffard, un butor, mais il a des qualités qui en font néanmoins mon plus précieux collaborateur. D’abord, il m’est attaché comme un chien ; ensuite il est bon, courageux, tenace. Et enfin, il a par instant une espèce de jugeote matoise qui équivaut à du génie. Et puis, mieux que tout encore : je l’aime bien. Je le chahute et ça me repose… »

ANNEXES

1/ À CITER :

♦ On a les humbles avec du fric, les bourgeois avec des honneurs, les riches avec des menaces de déshonneur.

♦ — Qu’est-ce tu viens maquiller dans ce b… ! s’étonne l’Enflure.
Cette fois le terme me paraît pleinement approprié. J’admire la richesse infinie de la langue française qui permet de qualifier gens et choses avec le maximum de nuance.

♦ — […] Si tu connaîtrais la carte de la Mappemonde, tu le saurais.

♦ Pour murmurer dans une langue, c’est comme pour s’y engueuler : il faut bien la posséder.

♦ […] c’est un peu raide, non ? comme le faisait remarquer un Iranien auquel on faisait subir le supplice du pal.

♦ Il n’y a pas de femmes fidèles, il n’y a que des femmes frigides.

2/ À NOTER :

Berthe Bérurier a une sœur qui s’appelle Geneviève:

«La Gravosse me désigne le catafalque:
— Je vous présente ma sœur Geneviève

♦ Autrefois, Béru travaillait aux mœurs. («Gladys de Montrouge, une ancienne tapineuse que j’ai connue aut’fois quand c’est que j’étais aux mœurs.»)

♦ Pour impressionner ses lecteurs, l’auteur met le paquet et utilise tous les moyens stylistiques qui lui tombent sous la main. Même, son nom de famille: «[…] plus industrieux qu’une abeille (d’ailleurs mon meilleur ami s’appelle Dard) j’en fabrique un avec un gros fil de fer et je me livre à la pêche au cadavre.»

3/ SOURCES :

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♦ Télécharger (формат fb2, epub, txt) из библиотеки Maxima-Library. Бесплатно. Требуется регистрация.

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