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Du brut pour les brutes (S.-A #039)

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San-Antonio — Du brut pour les brutes (1960)

San-Antonio — Du brut pour les brutes (1960)

« La Russie a du bon,
surtout quand on la fréquente à Paris. »

San-Antonio «Du brut pour les brutes»

«La Petite Sibérie», vous la savez? Pas en Russie, entre le GOULAG et les ours polaires dans la toundra, mais au cœur de Paris, en chère et doulce France, où le caviar et la vodka sont toujours disponibles comme mars en carême!

On a aussi dans le menu du jour des pralines à éviter, des amours notables et ancillaires à s’en lécher les babines, des cadavres à enterrer et des pots aux roses à découvrir.

«Mais l’aventure, Mais l’aventure, Ça vous met le cœur dans la sciure» comme chante admirablement Pierre Bachelet.

«C’est la Bérézina !» lui aurait fait chorus François Fillon. Mais nous autres, les «dures à lire», nous remettrions les pendules à l’heure: «Pas Bérézina ni Austerlitz, Messieurs-Dames! Ce plat livresque porte le titre «Du brut pour les brutes» dont l’auteur est San-Antonio!» En goûtez-vous un morceau?

♦ Auteur : Frédéric Dard (sous pseudonyme de San-Antonio)
♦ Titre : Du brut pour les brutes
♦ Série et situation dans la série: San-Antonio #039
♦ Éditeur / publication: Éditions Fleuve Noir / 2e trimestre 1960
♦ Date / lieux principaux de l’action : Automne 59 / Paris et ses alentours; Epernay
♦ Personnages principaux : San-A, Félicie, sa brave femme de mère, cousin Hector, Bérurier, Pinaud, Mathias, le Vieux, Jean Névudautre, Boris Alliachev, Monique de Souvelle, veuve Godemiche, Annette, Messieurs Embroktaviok et Félareluir, Ferdinand Dinette, Igor Andréeff, etc.

La quatrième de couverture :
Guillemet Boris Alliachev, vous connaissez ? Espion international… Recherché dans une tripotée de pays… Enfin le genre de mec que tout flic normalement constitué rêve d’agrafer à son palmarès !

Figurez-vous que je l’ai précisément sous les yeux, en ce moment… Il est assis dans un restaurant russe et il jaffe du caviar comme un qui aurait la conscience tranquille et le larfouillet bourré.

Seulement voilà qu’un pastaga démarre dans les parages : un jules, laid comme un dargif de singe, entreprend de dérouiller sa poule, une ravissante môme de vingt berges.

Mais ce n’est pas le genre de chose qu’on fait devant S.-A, pas vrai ? Alors je sors mon uppercut des grands jours… Et pendant la bagarre, le Boris, lui, il prend la tangente ! Vilaine affure, les gars, mais cette brute de S.-A. n’a pas dit son dernier mot !

SYNOPSIS

San-Antonio est chargé de la filature d’un russe, Boris Alliachev. Ce dernier «travaille pour le compte d’une bande très forte spécialisée dans le trafic de documents». Il est fort à parier que Alliachev possède des documents importants, volés au ministère de la Guerre.

Chaque Popoff, même à l’étranger, ne peut se passer de la bouffe traditionnelle — vodka, caviar et blinis au son de balalaïka — ainsi la filature commence dans un restaurent russe qui s’appelle «La Petite Sibérie».

À la sortie, notre galant San-Antonio vient au secours d’une jolie fille, Monique de Souvelle. Par contrecoup, il perd de vue ce sacré moujik d’Alliachev. Re-contrecoup: il raccompagne la gonzesse chez elle pour lui y raconter un conte de fées à ne pas dormir debout.

En sortant de chez Monique la belle, le commissaire constate que sa voiture est en panne et, avec le gentil consentement de la noble hôtesse, il s’en sert de sa propre bagnole.

Chemin faisant, le commissaire tombe en panneau d’une bande de pieds-nickelés. Il est criblé non pas de critiques ou d’injures mais de balles. Pourtant, San-Antonio s’en sort sain et sauf.

Le commissaire tire la conclusion que le véritable crible des tireurs était Monique de Souvelle. Les truands n’ont pas fait attention à la personne au volant de sa voiture.

San-Antonio court chez Monique mais… Quelle surprise!.. La maison appartient à toute autre personne, Mme Godemiche, qui n’a jamais entendu parler ni de Monique de Souvelle, ni de commissaire…

Ainsi, pas de Boris Alliachev, pas de Monique de Souvelle, pas de piste à suivre…

AVIS D’AUTODIDACTE

«Du brut pour les brutes», paru en 1960, porte le numéro 39 dans la longue série sur les aventures du commissaire San-Antonio et Cie. Et cette fois-ci, je crois, l’auteur a tiré le bon numéro.

Dans mes précédentes critiques san-antoniennes, il y a pas mal de mentions dans le genre: «[…] le style s’affirme de plus en plus nettement mais c’est l’intégrité de tous ces éléments qui manque toujours […]».

Ah, les gars! Ce volume est bourré d’intégrité, de totalité du style! Jugez-en!

Primo, une tension constante et des rebondissements incessants et imprévisibles du sujet.

Deuxio, tout les participants du fameux trio «San-Antonio — Bérurier — Pinaud» prennent la part active aux frasques. De plus, le rôle de Mathias se précise de plus en plus nettement. D’ici peu il va rejoindre les rangs des acolytes les plus proches du commissaire.

Troisio, des calembours succulents, des digressions lyriques, des métaphores inattendues et des comparaisons de toute sortes sont en abondance ce qui prouve toujours la proverbe prétendant que «l’abondance de biens ne nuit pas.» Voilà quelques exemples:

Guillemet « La nuit est humide comme le mouchoir d’une veuve. »
Guillemet « Le Vieux est radieux comme un premier mai ensoleillé. »

Quatresio, le côté kamasutresque, comme toujours inventif, est aussi élucidé avec brio.

Oui, l’intrigue reste un peu niaise, mais la verve étonnante du récit plein d’actions, de pulpeuses créatures et d’humour gomme savamment le tableau (comme dit mon ami Van Gogh). On est comme le navire représenté sur le blason de Paris où est écrit «Fluctuat nec mergitur». Nous autres, les aficionados de San-Antonio, on est battu par les flots de défauts, d’imperfection stylistique quiconque, mais on sombre pas.

EN RÉSUMÉ

Pour conclure, je voudrais dire que j’ai passé un moment de lecture énormément délicieux. Selon les dires de Gustave Flaubert, les volumes précédents de la série étaient comme «cette espèce d’échauffement qu’on appelle l’inspiration». La belle époque san-antonienne est déjà au seuil!

 4.0/5

ANNEXES

1/ À RETENIR (liste sélective) :

bourrin, n.m. — лошадь; коняга; кляча;
indicible, adj. — невыразимый, несказанный;
induire en erreur, loc.fig. — вводить в заблуждение;
limoger, v.tr. — отстранять от должности, отправлять в отставку (офицеров, чиновников);
se mettre [s’accomoder] à la portée de qqn, loc.fig. — применяться к уровню развития кого-либо, снисходить, подстраиваться под кого-либо;
venelle, n.f. — улочка, переулок;

2/ À CITER :

♦ […] on ne m’a pas enduit en erreur, comme dit Bérurier, puisque c’est la première personne que j’ai aperçue en entrant ici…

♦ — Ils t’ont filé un lucratif pour te faire dormir…
— Un quoi ? m’étouffé-je.
— Un adjectif, non, un subjonctif… Mince, je me souviens plus… Un truc qui calme, quoi !
— Un sédatif ?
— Voilà !

♦ Moi, les nobles, j’en ai connu… Ils se croient toujours offensés. C’est comme les gardiens de la paix. Seulement, au lieu de foutre de contredanses, ils se battent en duel.

♦ Moi je suis comme Saint-Saëns, je crois aux cygnes.

♦ Mais, comme on dit à Aix-les-Bains, il n’en a cure.

3/ À NOTER :

Total (tout à fait intermédiaire) des nanas san-antoniennes: pas une gonzesse du sang bleu. («J’ai un palmarès éloquent, avec des nanas très variées, mais je ne compte pas une noble à mon actif.»)

♦ Indice sur Hector, cousin de San-Antonio: âgé de 46 ans. («Il ne voulait pas fêter ça seulâbre, le cher homme. Ses quarante-six carats, il tient à en faire profiter la famille.»)

♦ Indice sur Bérurier: son premier repas dans un restaurent russe. («[…] c’est la première fois que je graille chez les Popoffs.»)

4/ SOURCES :

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