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Mes Critiques

La tombola des voyous (S.-A #026)

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«Si ces renseignements emplissent la grande presse,
par contre, dans les canards humoristiques,
le gars Béru et moi-même sommes choisis comme têtes… de Turcs !»

San-Antonio «La tombola des voyous»

Deux lectures se sont passées sans aventure, ni galipette du fameux commissaire San-Antonio et Cie. Enfin est venu le moment d’un «I miss you» comme se plaisent à dire les Anglais, le moment d’une détresse. Y a ajouté la compréhension que j’ai le mal de San-A et j’éprouve un grand besoin de son œuvre magique.

Finies mes pérégrinations avec d’autres romans! Adieu, Lady M ! Adieu, Marcus Goldman ! Bonjour, Monsieur San-Antonio, ou, comme on dit entre les copains: «Saluuuuuuuuuuuuuuuuut!!!» (notamment comme ça, avec des intonations de Patrick Sébastien) ou, si vous voulez, avec des accents de Joe Dassin: «Salut, c’est encore moi. // Salut, comment tu vas? // Le temps m’a paru très long. // Loin de la maison j’ai pensé à toi.»

Salut, «La tombola des voyous»! Salut, le volume numéro 26 dans la série!

San-Antonio — La tombola des voyous

San-Antonio — La tombola des voyous (1957)

En avant, les flics! «Montjoie ! Saint Denis !» ©

♦ Auteur : Frédéric Dard (sous pseudonyme de San-Antonio)
♦ Titre : La tombola des voyous
♦ Série : San-Antonio
♦ Situation dans la série : #026
♦ Éditeur : Éditions Fleuve Noir
♦ Publication : 3e trimestre 1957
♦ Langue : Français
♦ Date et lieux principaux de l’action : Fin mars — début avril 1957. Paris et ses alentours.
♦ Personnages principaux : San-Antonio, Bérurier, Pinaud, Grodu (restaurateur et copain de Béru), Félicie (sa brave femme de mère), le Vieux, la môme Marguerite (serveuse à la brasserie), Bleau et Laroute (journalistes), Marie-Jeanne (tapineuse), Jo Padovani, dit Jo le Turc, Le Grenoblois, Magnin Beau-Sourire, Bob l’Espiègle.

À noter :
♦ San-A n’aime pas porter un chapeau. («C’est rare que je porte un bitos… J’aime pas ça…»)
♦ Bérurier est un excellent conducteur. («Je ne sais pas si je vous en ai déjà parlé, mais le Gros, pour ce qui est du volant, se défend plus qu’honorablement…»)

La quatrième de couverture :
Guillemet Quand on prétend être un grand pêcheur, l’as de la ligne toutes catégories, il ne faut pas dévoiler ses secrets… surtout quand ils sont aussi curieux que ceux du valeureux Bérurier. Devinez avec quoi il appâte, le Gros ? Avec certaines parties des bovins qui constituent toute la différence entre un taureau et un bœuf, si vous voyez ce que je veux dire ?
Et c’est à cause de cette bizarre technique que tout a commencé. Nous étions penchés sur un immense bac d’abats, aux Halles, à la recherche du morceau convoité, quand le père Pinaud qui nous avait accompagnés pousse un léger cri et s’évanouit. Un coup d’œil dans le bac m’avait renseigné…
Ce n’était vraiment pas beau à voir, et ça n’avait jamais appartenu à un Quadrupède !

L’AVIS D’AUTODIDACTE

L’histoire de ce roman policier débute paisiblement par… la préparation bérurienne à une partie de pêche. Oui, aucun flagrant délit (et de lit), aucun péché, aucune pêche au sirop. La pêche comme «action ou manière de prendre les poissons» (Le Petit Robert dixit).

Guillemet […] Il cueille un formulaire imprimé.
— Voilà où je m’engage ! déclare-t-il.
Le formulaire est une demande d’admission à « la Belle Gaule du Matin, société de pêche au capital entièrement versé dans la Seine et ses affluents ».
Au dire de Bérurier, c’est un groupement extrêmement important.
— Ils ont été douze fois champions de France à la flottante, assure le Gros. Et ils ont failli être qualifiés pour Melbourne dans la catégorie mouche d’eau !

La pêche, c’est bien sérieux. À part la tenue de pêcheur, il y faut aussi des appâts. «Grand connaisseur» en la matière, Béru propose de se rendre au rayon triperie des Halles de Paris avec son copain restaurateur et y récupérer «claouis de bœuf» (ou de taureau?)…

Aussitôt dit, aussitôt fait. Cette visite à la Halles se passe la veille du 1 avril. San-Antonio propose d’acheter à Pinaud une tête de vache en qualité de poisson d’avril! Les amis ont passé une dizaine de corbeilles sans trouver une tête expressive. Enfin en voilà une qui ressemble bien inspecteur principal César Pinaud.

Mais au lieu de la tête de vache, dans le panier d’abats se trouve une tête d’homme complétement inconnu…

Dès lors la séance de pêche cède la place à une nouvelle enquête. Le devoir avant tout!

* * *

Chapeau, pour cet agréable petit san-antonio numéro 26! C’est en lisant «Fais gaffe à tes os» (S.-A #018) que j’étais aussi satisfait la dernière fois.

Tout y est: l’ambiance parisienne avec toutes ses filles de joie, l’amour, la vengeance, les troquets de quartier, des pieds nickelés, des courses contre la montre, le rythme qui ne faiblit jamais, les répliques savoureuses et des calembours succulents, des digressions lyriques et kamasutresques. Le célèbre trio San-Antonio — Béru — Pinaud y bat son plein. On y voit bien que les personnages se densifient, mettent de la chair sur les os. Le côté polar prévaut encore contre le côté gaulois, mais l’auteur cravache dur d’un volume à un autre, il se fait évoluer. Le temps d’accumuler toutes marques de fabrique en un volume est bien proche. De proche en proche.

4.0/5

ANNEXES

1/ MOTS NOUVEAUX (liste partiel) :

♦ bonne [meilleure, excellente] pâte [d’homme], n.f. — душа-человек, душевный человек, добрая душа;
♦ canular, n.m. —  разг. грубая шутка (над кем-либо); розыгрыш; ложный слух;
♦ carmer, v.tr.арго платить, башлять;
♦ chatterton, n.m. — изоляционная лента;
♦ cisailler, v.tr.арго ошарашить;
♦ être en pleine bourreразг. быть в отличной форме;
♦ fleur des pois, n.f. loc. nom.разг. цвет, сливки (общества);
♦ pour se donner une contenance, loc. adv. —  разг. 1. для приличия; 2. чтобы скрыть смущение, для храбрости;
♦ pousser des cris d’orfraie, loc. fig. — кричать как оглашенный, реветь белугой;
♦ pète-sec, n.m. invar.разг. 1. сухарь (о человеке); 2. резкий, властный человек;
♦ pérégrinations, n.f. pl. — беспрестанные поездки, странствия;
♦ se gondoler, v.tr.разг. умирать со смеху;
♦ se sucrer, v.pron.разг. брать, получать большую часть, наживаться;
♦ sous toute(s) réserve(s), loc. adv. — не ручаясь за достоверность;

2/ C’EST ÉCRIT :

♦ La hargne du Vieux m’est intolérable. Cette espèce de chevelu-à-rebours est « chauvin », si je puis me permettre une telle expression pour qualifier un monsieur qui a autant de cheveux sur le crâne que sous la plante des pieds.

♦ Ces chochottes vous font payer chérot la rançon de leurs corps. Quand elles passent au décarpillage, elles ne sont pas nues pour autant. Il leur reste sur le râble une telle épaisseur de préjugés, de mondanités et de prétentions que, pour se faire reluire, on est obligé de penser à la radeuse du coin, nature et pas bêcheuse. L’amour au cinéma, c’est nécessaire. Mais le cinéma dans l’amour, moi je trouve ça débectant !

♦ Marguerite me rejoint sur le divan, avec l’air trop poli pour être honnête.

♦ L’amour au cinéma, c’est nécessaire. Mais le cinéma dans l’amour, c’est débecquetant.

♦ S’il est un moment où l’on doit accrocher sa gamberge au même clou que son grimpant, c’est bien celui-là, non ?

♦ — On aurait dû essayer de lui faire une piqûre de pain complet, fait le Gros.
— De pain complet ? m’étonné-je.
— Tu sais, pour faire jaser les pas-causants…
— Bougre d’inculte ! C’est de penthotal !

♦ Ç’a dû être le gros émoi dans la volière. Sauve-qui-peut ! Les hommes et les méchants d’abord ! Ils se sont fait habiller au courant d’air, dans les tons neutres ! Ils ont dit adieu à leurs gagneuses… après une dernière caresse au dôme des seins valides.

♦ Je bondis…
— Mais oui, ça y est, c’est clair, c’est lumineux, ça irradie, ça éblouit, ça aveugle, ça brûle, ça consume, ça carbonise, ça réduit en cendres…, ça bronze ! La voilà, la vraie vérité du bon Dieu, comme disent les grands romanciers américains qui veulent se ménager la critique.

♦ Bérurier achève d’avaler sa ficelle.
— Bon, ils ont tué le mec, l’ont foutu dans la guitoune, je vois le tableau… Fallait pas que le zig sortasse…
Il se tait un instant.
— C’est français ? demande-t-il, soucieux de ne pas choquer le toubib.
— Non, dis-je, c’est bérurien, mais qu’à cela ne tienne, poursuis ton exposé au subjonctif !

♦ L’humanité est en décomposition. J’en ai marre. J’aurais dû me faire laboureur… Marcher derrière le dargeot d’un bourrin, n’est-ce pas l’idéal ? On l’éventre cette saloperie de terre. On lui extirpe ce qu’elle a de meilleur avant d’aller l’enrichir en azote ! Parles-moi de cette vie au grand air… Moi j’aime les arbres, pas ceux poussiéreux des squares, qui puent l’anémie des villes, qui sont asphyxiés par le béton, mais les autres… Ceux qui poussent tous seuls parce que le vent charrie de la semence et que la terre est fertile… Ceux qui sont pleins de vrais oiseaux… Et au pied desquels on trouve des champignons !

3/ SOURCES :

« La tombola des voyous » (формат fb2) в GoogleDrive. Бесплатно.  Без регистрации.
♦ « La tombola des voyous » (формат fb2, epub, txt) в Maxima-Library. Бесплатно. Требуется регистрация.

2 thoughts on “La tombola des voyous (S.-A #026)

  1. Класс! Обожаю Noir на французком!
    Обязательно прочитаю эту книгу. И почему у меня второй язык английский, а не французский, а?… Время на чтение уходит гораздо больше нежели чем на книги на английском.
    И кстати, качественная подача материала, уважаю!
    Литературой Квебека не увлекаетесь часом?

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    • Спасибо за отзыв, Илья! В плане Канады пока знаю лишь певца Рока Вуазина. С литературой вовсе не знаком… Надеюсь, это временно.

      А в том, что касается Нуара, если подождете следующей недели, выложу здесь несколько книг позабытого Андре Элена, Вот он творил в жанре нуара неслабо! http://www.babelio.com/auteur/Andre-Helena/25050 — это чуть подробнее об авторе.

      Сан-Антонио — это больше иронический детектив, нежели нуарный. Даже в ранние годы его творчества… Если хочется детектива в его исполнении, лучше читать то, что он писал под своим настоящим именем — Фредерик Дар. Правда, в оригинале я видел лишь Quelqu’un marchait sur ma tombe. Все остальное — лишь отдельные переводы…

      А вот в плане языка Сан-Антонио — диво как хорош! Развивает словарный запас, в особенности, разговорной лексики на 5+. Ну и юмор искрометный, особенно, после когда переберешься через первые 30-35 романов — там автор лишь ищет свой стиль…

      А подача материала — я использую эти мини-эссе как упражнение на письме. Славно думалку развивает:) Ну, а слова и цитатки — это меня инязовская практика вставлять научила…

      Еще раз, спасибо за теплый отзыв!

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