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Bernard Pivot «La mémoire n’en fait qu’à sa tête»

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Bernard Pivot «La mémoire n'en fait qu'à sa tête» (2017)

Bernard Pivot «La mémoire n’en fait qu’à sa tête» (2017)

« […] plus je vieillis, plus mes lectures sont ponctuées
d’arrêts commandés par ma mémoire.
Elle n’est pourtant pas la partie la plus vaillante de ma petite personne.
Imprévisible et capricieuse, elle aime bien cependant déclencher sur moi
des ricochets semblables à ceux obtenus par ces petites pierres plates
que je faisais rebondir sur la surface étale
des étangs et des rivières de mes jeunes années.»

Bernard Pivot «La mémoire n’en fait qu’à sa tête»

J’ai entendu parler mille fois de Bernard Pivot. Je sais que c’est un journaliste français, un animateur qui a fait les émissions culturelles  et cultissimes à la télé («Apostrophes», «Bouillon de culture», «Double je», etc.). Je sais aussi qu’il préside actuellement l’académie Goncourt. Je sais qu’il est écrivain et j’ai même créé quatre de ses livres en eBook (voir: par-ici et par-là). J’ai mentionné sur ce blog sa citation fulgurante sur la lecture. Bernard Pivot, je le suis également avec intérêt sur Twitter.

Mais, jusqu’ici, je n’ai lu aucun de ses livres…

J’ai envisagé de prendre son dernier ouvrage en main au mois de juin. Mais le temps apporte ses correctifs. Ainsi, ma rencontre avec l’œuvre de Bernard Pivot a définitivement eu lieu plus tard, à la fin juillet.

Voici mon court rapport sur cette entrevue (et entre-lue!) intitulée «La mémoire n’en fait qu’à sa tête».

♦ Auteur : Bernard Pivot
♦ Titre : La mémoire n’en fait qu’à sa tête
♦ Éditeur / publication: Éditions Albin Michel (collection ESSAIS DOC.) / 2017

La quatrième de couverture (extrait) :
Guillemet  « On s’arrête tout à coup de lire. Sans pour autant lever les yeux. Ils restent sur le livre et remontent les lignes, reprenant une phrase, un paragraphe, une page. Ces mots, ces simples mots, ne nous évoquent-ils pas notre enfance, un livre, une querelle, des vacances, un voyage, la mort, des plaisirs soudain revenus sur nos lèvre ou courant sur la peau… Décidément la mémoire n’en fait qu’à sa tête. Imprévisible et capricieuse, elle aime bien déclencher sur moi des ricochets semblables à ceux obtenus par ces petites pierres plates que je faisais rebondir sur la surface étale des étangs et des rivières de mes jeunes années.
C’est sans doute pourquoi elle interrompt aussi mes lectures pour des bagatelles, des sottises, des frivolités, des riens qui sont de nos vies des signes de ponctuation et d’adieu. »
B.P.

I.

«La mémoire n’en fait qu’à sa tête» n’est pas un exposé autobiographique ou chronologique, au style sobre. Ce ne sont pas des mémoires au sens propre de ce mot. C’est plutôt un recueil de courtes histoires, de superbes et légères esquisses, en général, agréablement tracées par Bernard Pivot sur sa vie, riche en rencontres avec les plus beaux fleurons de la couronne politique et culturelle de la France et du monde entier. Jugez-en vous-même: Charles de Gaulle, François Mitterrand, Jean Seberg, Françoise Sagan, et ce n’est pas encore tout! Les souvenirs sur «les grands hommes de la Patrie reconnaissante» sont entremêlés de réflexions sur la vie et l’amour; la télévision et le foot; les nuances et les difficultés de la langue française; l’art d’écouter le silence, faire la bonne chaire ou boire du bon vin; la différence entre l’accordéon des villes et celui des champs…

Ces courtes histoires (une histoire — un sujet), pleines de drôlerie, de mélancolie et d’amour, sont comme les pièces d’un puzzle qui se relient entre elles au fil des pages, créant ainsi une ambiance savoureuse particulière.

À ses 81 ans, Bernard Pivot s’y montre d’une étonnante vivacité, d’énergie et d’humour. Décidément, c’est un éternel jeune homme, esprit curieux, partisan de la bonne vie.

II.

Cette première rencontre avec l’écriture de Bernard Pivot ne m’a pas déçu. Les histoires sont intéressantes, légères, sympathiques. L’écriture est fluide. Les phrases sont bien balancées. Ses souvenirs sont parfois drôles, parfois mélancoliques, mais en somme, elles sont toutes pleines de joie de vivre… Un bon moment de lecture et une envie de prolonger la rencontre avec son œuvre dans le futur.

4.0/5.0

DIVAGATIONS D’UN RUSSKOFF PONTIFIANT

La langue de Bernard Pivot est figurée, riche, aux multiples facettes. On y trouve des mots et des locutions propres au langage familier, ainsi que ceux du vocabulaire littéraire. Le chapitre 1 (voir «À RETENIR» dans les «ANNEXES» si-dessous) contient la liste partielle des mots nouveaux, découverts pendant la lecture. Le texte du recueil est riche aussi en observations philosophiques (voir chapitre 2, «À NOTER», dans les mêmes «ANNEXES» si-dessous). Que voulez-vous que je vous lançasse? Il n’en fait qu’à sa tête, Bernard Pivot.

ANNEXES

1/ À RETENIR (liste sélective) :

♦ alibabasque, adj., fig. — сказочно-богатый, царский; восхитительный;
♦ aléa, n.m. — непредвиденный случай, случайность;
♦ chassé-croisé, n.m.1. шассе-круазе (фигура в танце); 2. разг. чехарда; обмен местами; серия действий;
♦ de tout poil, loc.adj., fig. — самые разные, всех мастей, разношерстные;
♦ faire recette, loc.fig. — делать кассу; иметь успех (о спектакле, фильме);
♦ feu de paille, n.m., loc. nom. — минутная вспышка; сильное, но непродолжительное чувство;
♦ nanar [nanard], n.m.разг. 1. залежалый товар; старый хлам; 2. дрянной, барахляный фильм, убожество;
♦ passez muscade !1. вот и всё! фокус-покус! ловкость рук и никакого мошенства! (об удавшемся фокусе); 2. раз-раз и всё в порядке (о быстро закончившемся деле);
♦ piétaille, n.f. — низший чин; мелкая сошка; подчиненный;
♦ songe-creux, n.m., invar. — пустой мечтатель;
♦ soutier, n.m.1. помощник кочегара (на судне); 2. мальчик на подхвате;
♦ succédané, n.m.1. заменитель, суррогат, эрзац; 2. перен. подобие;
♦ toquade, n.f. — прихоть, каприз, страстишка, мимолётное увлечение;
♦ verser son obole, loc.fig. — внести свою лепту, свой взнос;

2/ À CITER :

♦ Au fond, notre patience est proportionnelle à ce que nous en espérons.

♦ Plus on supprimera d’accents circonflexes, plus on retirera de grâce zéphyrienne à notre langue. Plus on supprimera de traits d’union, plus on la rendra compacte et conventionnelle.

♦ Le problème avec les vieux, c’est qu’ils n’écoutent plus. Soit parce que leur ouïe est un peu défaillante, soit, surtout, parce qu’ils n’ont plus envie d’apprendre.

♦ La notoriété n’est pas un brevet d’omniscience. Il faut se méfier des tables rondes. Elles sont souvent carrées, les angles à vif, avec des tiroirs où les causeurs se font pincer les doigts.

♦ Arrivé à un certain âge, l’homme de lettres doit se méfier des créatures promptes à lui ouvrir leur lit. Elles ne tarderont pas à ouvrir leurs tiroirs bourrés de manuscrits.

♦ […] la maîtrise d’un secret est souvent plus gratifiante que le plaisir éphémère de sa divulgation.

♦ Je connais les Français: ils sont gourmands de mots, ils sont plus encore gourmands de mets.

♦ La chance, c’est le marketing des dieux.

♦ Quelles que soient les contraintes de son existence, qui aime et est aimé(e) sait se faufiler dans le labyrinthe du temps. C’est une règle universelle.

3/ SOURCES :

♦ Télécharger (формат fb2) из облака GoogleDrive. Бесплатно.  Без регистрации.
♦ Télécharger (формат fb2, epub, txt) из библиотеки Maxima-Library. Бесплатно. Требуется регистрация.

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