Autodidacte

Les clés et les astuces pour apprendre le français

Mes Critiques

Tu vas trinquer San-Antonio (S.-A #030)

Оставьте комментарий

Aventure en deux tomes (2/2)

La partie numéro deuxio du diptyque, de ce plat littéraire, est servi! (voir mes notes sur la partie précédente intitulée «Du poulet au menu»).

Les aventures de San-Antonio et Cie commencées au bord du paquebot Liberté continuent à New York. L’esprit gaulois assaisonné de malices américaines, voilà ce qui nous attend. Ce n’est pas tout à fait le plat du jour offert par notre cordon-bleu San-Antonio. C’est plutôt un digestif, messieurs-dames, un pousse-café qui porte le numéro 30 dans le menu de la série et dont le nom est «Tu vas trinquer, San-Antonio».

Consommez avec modération abnégation!

San-Antonio — Tu vas trinquer San-Antonio (1958)

San-Antonio — Tu vas trinquer San-Antonio (1958)

♦ Auteur : Frédéric Dard (sous pseudonyme de San-Antonio)
♦ Titre : Tu vas trinquer San-Antonio
♦ Série et situation dans la série: San-Antonio #030
♦ Langue : Français
♦ Éditeur : Éditions Fleuve Noir
♦ Publication : 2e trimestre 1958
♦ Date / lieux principaux de l’action : Été 1957 / New-York, USA.
♦ Personnages principaux : San-Antonio, Pinaud, Bérurier, l’inspecteur Oliver Andy, FBI; Alfredo Dagroni, Xidos les pieds-nickelés new-yorkais.

À noter :
♦ L’incohérence des temps: l’automne dans le S.-A #029 se transforme en été new-yorkais dans le S.-A #030 .

La quatrième de couverture :
Guillemet Deux ivrognes et un clébard, voilà tout ce dont je dispose pour démarrer mon enquête aux U.S.A.
Les deux poivrots ont pour noms Bérurier et Pinaud et le chien est un gentil boxer, baveur à souhait ! L’Empire State Building aux pieds de Béru, il faut avoir vu ça !
Mais je vais en voir bien d’autres au milieu de la pègre new-yorkaise. Mes acolytes boivent, mais c’est naturellement votre bon San-Antonio qui va trinquer.

L’AVIS D’AUTODIDACTE

À la fin du volume précédent, «Du poulet au menu», le commissaire San-Antonio et les «Béru-Pinuche brothers» arrivent à New-York au bord du paquebot «Liberté». Leur mission est accomplie avec succès — les plans secrets et la maquette de l’avion de décollage à la verticale sont en leurs possession. Les ennemis sont neutralisés. Il n’y a qu’un seul truc qui gâte tout le plaisir de la «sensation absolue de vacances» — l’impossibilité totale de se dégourdir les jambes aux États-Unis. Nos héros se sont embarqués pour la croisière à la hâte et incognito et ont laissé leurs passeports internationaux en douce France, comme chante Charles Trainet. Donc, afin d’éviter les ennuis avec les flics américains, il ne leur reste qu’à se faire tartir au bord du transatlantique deux jours jusqu’au départ du paquebot pour Le Havre.

Mais tout à coup, une occasion en personne d’Oliver Andy, agent de FBI, se présente. Mister Andy annonce à ses collègues français que le FBI est très intéressé de savoir à qui étaient destinés les plans et il propose à notre trio de faire cette enquête à terre ensemble. Et de leur tendre trois séjours-permis d’un mois et deux mille dollars!

Il a des doutes, notre San-A!

Guillemet — […] Nous voilà chargés d’enquêter dans un pays immense dont nous ne parlons même pas la langue!

Mais la confiance de Bérurier en système D, le fait céder à la tentation.

Coucou les investigations et les rebondissements sur le territoire américain! Mais à la française!

* * *

On a devant nous la deuxième partie, la suite directe du volume précédent, «Du poulet au menu». C’est un diptyque unique dans toute cette série d’ouvrages consacrés aux aventures du commissaire San-Antonio.

L’auteur dit qu’il cultive sa prose. Et c’est à cent pour cent vrai! Pas le prose, eh, tas de pignoufs!

Du point de vue du style et de l’intrigue ce volume ressemble bien à ses homologues comme «Du poulet au menu» et «Le secret de Polichinelle». Il y a de l’action, du tempo, une trame ficelée, des digressions lyriques et kamasutresques, des métaphores truculents, des énumérations fantaisistes. Il y en a tout, quoi!

Il y a même des renvois en bas de page. «Le secret de Polichinelle» en compte 56, «Du poulet au menu» en contient 78. Ce roman, «Tu vas trinquer, San-Antonio», est moins fertile et se limite à 43 renvois en bas de page. D’ailleurs, c’est aussi un nombre considérable qui porte son effet saisissant.

Faut que je conclusse: on a un bon san-antonio devant nous, léger et agréable à se sustenter comme lecture.

Tchin-tchin, les gars!

3.5/5

ANNEXES

1/ MOTS NOUVEAUX (liste partiel) :

♦ à croupetons, loc.adv. — на корточках;
♦ avoir la pépieразг. испытывать сильную жажду, глотка пересохла;
♦ cocardier, ière, n., adj.1. сущ. ура-патриот; 2. прилаг. шовинистический, националистический;
♦ conspuer, v.tr. — освистать; поднять на смех (актёра, пьесу и т. п.);
♦ en faire une jaunisseразг. испытывать острую досаду, сильное недовольство, огорчаться;
♦ interlope, adj. 1. обманный; контрабандный; 2. подозрительный; сомнительной репутации;
♦ touiller, v.tr. — мешать, взбалтывать; перемешивать;

2/ C’EST ÉCRIT :

 — Tu te rends compte, San-A. ! Etre à quelques mètres de Niève York et pas pouvoir visiter, c’est un monde ! Tu crois pas que si le commandant nous faisait un papier on pourrait aller écluser du whisky dans un bistrot à store ?
— Tu veux dire un drugstore ?
— Oui, fais excuse, je cause que français !

♦ Pinaud est médusé.
— Ils sont drôlement féroces, ces gars…
— Penses-tu, proteste Béru. Ça vient de ce qu’ils ont l’habitude de jouer au Baise-Paul, ce sont des sportifs, quoi !

♦ Bérurier lit la plaque annonçant Fifth Avenue.
— Qu’est-ce que ça veut dire ? demande-t-il.
— C’est la Cinquième avenue, dis-je avec dévotion. T’en as entendu parler, eh, patate ?
Vexé, il bombe le torse.
— C’te coennerie, dit-il. Je peux même te dire que l’architecte qui l’a conçue s’appelait Beethoven !

♦ Il a une façon de m’accorder sa bénédiction qui n’est pas catholique, ce pasteur ! Depuis Luther on n’avait jamais vu ça ! Je vais devenir protestant ! Que dis-je ! Je proteste déjà…

♦ Dans la vie, y a un grand principe (également en vigueur chez les poissons), ne jamais se fier aux appâts rances !

♦ — Up ? me demande le liftier.
— No, down !
— O.K.
V’là comment on s’exprime aux U.S.A., les aminches ! Econocroques de mots ! La salive est ainsi tenue en réserve pour le collage des timbres.

♦ Les New-Yorkais sont les citadins les plus blasés du monde ! Il n’y a qu’une chose qui les intéresse : le défilé des personnalités dans Broadway. Sorti de là, on peut se trucider au coin des rues, ça ne les impressionne pas outre mesure. Ils font de grands pas pour enjamber les flaques de sang et c’est tout !

♦ Maintenant c’est ici que les Athéniens s’atteignirent, que les Satrapes s’attrapèrent, que les Perses se percèrent, que les Grecs se graissèrent et que les Parthes partirent, comme se plaisait à le déclamer mon vieil ami Tréçon, l’inventeur de la cédille.

♦ Il n’y flotte, pour moi, qu’un charmant souvenir car, plus j’y pense, plus je me dis que, chiqué ou pas, cette nana valait le déplacement d’air. Elle me plaisait vachement et je suis satisfait de l’avoir jointe à ma collection. Je pourrais lui dire, comme le fiancé de la romancière « J’aime beaucoup votre prose ! »

♦ Andy me brandit un glass de brandy.

♦ Je dois avoir l’air d’un suppositoire qui n’a pas atteint son objectif. Si au moins je m’appelais Luc, on pourrait lire mon nom à l’envers.

♦ — Vous ne pouvez préciser ?
— Vous me prenez pour une encyclopédie ?
— Encyclopédie ? énonce péniblement Andy, qu’est-ce que c’est ?
— L’étude des cyclopes.

♦ Comme quoi, les idées sont comme les éléphants de cirque : elles se tiennent toutes par la queue !

3/ SOURCES :

♦ «Tu vas trinquer San-Antonio» (формат fb2) в GoogleDrive. Бесплатно.  Без регистрации.
♦ «Tu vas trinquer San-Antonio» (формат fb2, epub, txt) в Maxima-Library. Бесплатно. Требуется регистрация.

Оставьте комментарий